Cette étude part de la constatation que la pauvreté est une réalité qui se concentre dans les contextes urbains (Loopmans et al., 2014). Il existe, entre les villes, de grandes différences tant au niveau de la nature de la pauvreté que de sa répartition (Grippa et al., 2015). D’importantes différences dans le contexte de la pauvreté se manifestent également entre les régions ; ainsi, la pauvreté pécuniaire se traduit - à revenu égal - par des difficultés quotidiennes plus importantes en Wallonie qu’en Flandre (Guio & Marlier, 2014). Indépendamment des différences contextuelles de la pauvreté dans les villes, le résultat reste le même : lutter contre la pauvreté place les villes devant un défi de taille. Comme l’indiquent Vranken et al. (2013:142), la pauvreté est une problématique complexe qui s’étend à plusieurs domaines de l’existence (ex. le logement et la santé). Une politique de lutte contre la pauvreté ne peut se limiter à un de ces domaines, mais doit coopérer par-delà les divers secteurs politiques et requiert que les autorités nouent des partenariats avec d’autres acteurs. Ce processus décisionnel doit de plus s’organiser entre les divers niveaux de pouvoir. Les recherches sur la politique communale relative à la lutte contre la pauvreté sont quasi-inexistantes, et lorsqu’elles sont disponibles, elles restent relativement générales (De Decker et al., 2012). C’est pourquoi le SPP Intégration sociale a commandité cette étude et a soutenu les chercheurs sur le fond durant son élaboration. L’étude a vu le jour grâce à une étroite collaboration entre d’une part, le groupe de recherche CeRIS de l’Université de Mons, d’autre part, le POS+ de l’Université de Gand.