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MIRIAM : Projet d'empowerment des femmes en situation de pauvreté et de monoparentalité
Le projet MIRIAM (Minimum Income Reform Innovation And eMpowerment of women), coordonné par le Service SCUBA, a été lancé en 2016 pour répondre à la problématique de la pauvreté dans les familles monoparentales gérées par des femmes.
Au niveau belge, le taux de pauvreté chez les familles monoparentales est en diminution, mais il reste 25,6% de familles monoparentales en situation de pauvreté, contre 7,2% pour les familles gérées par deux parents. A Bruxelles, 87% des familles monoparentales sont gérées par des femmes. Selon les chiffres sur les familles monoparentales qui bénéficient d’un RIS ou équivalent auprès d’un CPAS (catégorie E, définition élargie), il faut compter 45.945 mères célibataires contre 6.793 pères célibataires.
Focus sur les mères isolées vivant dans la pauvreté
Le projet MIRIAM se concentre sur les mères isolées vivant dans la pauvreté. Le projet utilise une approche holistique qui se concentre sur dix domaines de vie différents. Les mères monoparentales en situation de pauvreté bénéficient d'un suivi individuel intensif, mais une grande importance est accordée aux accompagnements collectifs qui ont lieu au moins une fois tous les quinze jours (et une fois par semaine depuis le 1er janvier 2025).
En 2021, la ministre en charge de la lutte contre la pauvreté a débloqué 13,65 millions d'euros pour renforcer le programme sur une durée de trois ans (soit 4,55 millions d’euros par an). Cela a permis de soutenir :
- 74 projets dans 39 CPAS en 2022-2023, soit 988 femmes
- 82 projets dans 44 CPAS en 2023-2024, soit 1.144 femmes
- 77 projets dans 47 CPAS en 2024-2025, soit plus de 1000 femmes
Les CPAS participants constituent entre 1 et 6 groupes de 12 à 15 mères au sein de leur institution. Chaque groupe est accompagné par une case-manager pendant une durée de 10 mois, entre septembre et juin. La participation à MIRIAM se fait sur base volontaire, et le programme est construit en collaboration avec les participantes, sur base des besoins de celles-ci.
L'importance de l'approche holistique
Le projet utilise une approche holistique qui se concentre sur dix domaines de vie différents. Les mères monoparentales en situation de pauvreté bénéficient d'un suivi intensif, combinant une approche individuelle et une approche collective. Une grande importance est accordée aux accompagnements collectifs qui ont lieu au moins une fois tous les quinze jours, et qui passera à une rencontre hebdomadaire à partir de janvier 2025.
Les cases-managers bénéficient d’un accompagnement méthodologique mensuel coordonné par le SPP IS, en collaboration avec l’UCLL.
Le programme est accompagné d’une étude scientifique visant à évaluer l’impact de la méthodologie utilisée avec ces groupes de femmes. Les femmes remplissent une mesure zéro en début d’accompagnement et une mesure finale à la fin de l’accompagnement. Cela permet de mettre en image leur évolution. Une évolution positive moyenne de 7 à 18% est observable dans les différents domaines de vies évalués. Cela montre l’impact positif du programme MIRIAM sur le terrain. Des premiers résultats concernant l’impact durable du projet montrent à la fois un impact positif sur les enfants et un effet durable après un an d’accompagnement.
MIRIAM, ça marche
Le programme MIRIAM est accompagné scientifiquement afin d’évaluer l’impact de cette méthodologie sur le public-cible. Les différents rapports au fil des années confirment l'efficacité du programme développé par le SPP Intégration sociale. Grâce à un soutien intensif, MIRIAM favorise le développement personnel et social des mères célibataires en situation de précarité. En combinant un accompagnement individuel à des séances de groupe, il offre un soutien complet aux mères célibataires confrontées à une multitude de défis. Au cours de l'année 2022-2023, 33 CPAS et 2 consortiums ont participé à MIRIAM, touchant ainsi 988 femmes volontaires.
Méthodologie
L'efficacité de MIRIAM a été évaluée à travers une auto-évaluation des participantes. Celles-ci ont rempli un questionnaire à deux reprises, évaluant leur situation au début et à la fin du projet. Ce questionnaire portait sur le niveau d'autonomisation des mères ainsi que leur satisfaction dans six domaines de la vie : situation financière, soutien social, logement, mobilité, santé physique et loisirs.
Une qualité de vie améliorée
Au début du programme, les participantes exprimaient une faible satisfaction à l'égard de leur situation de vie, avec des notes moyennes de 5 ou 6 sur 10. Le temps libre s'avérait être le domaine suscitant le plus d'insatisfaction, noté à 4 sur 10.
D'après le rapport, l'accompagnement offert par MIRIAM a permis des améliorations dans tous les domaines de la vie. La satisfaction s'est nettement accrue, notamment dans les domaines du temps libre (+1,8) et du soutien social (+1,5). De plus, 73 % des femmes ont signalé une amélioration générale de leur situation, soulignant ainsi l'impact positif du programme sur leur vie et leur bien-être.
Empowerment
Au début de la consultation, les participantes au programme MIRIAM attribuent une note moyenne de 4,6 sur 10 à leur bien-être mental. Leur réseau social semble également faible.
Après avoir suivi le programme, les mères célibataires se sentent beaucoup plus fortes : à chaque étape de l'évaluation de l'empowerment, les participantes ont d'abord progressé en termes de bien-être psychique (+1,4). Viennent ensuite les relations sociales et le soutien des proches (respectivement, + 1,3 et +1), et enfin, le jugement qu’elles portent sur l’aide qu’elles reçoivent du CPAS (+ 0,8).
Déploiement en expansion
Développé par le SPP Intégration sociale, MIRIAM continue de s'étendre : de 5 CPAS en 2016, le programme touche aujourd’hui 45 CPAS, 83 groupes et environ 1100 mères. Cette expansion témoigne de l'importance croissante du programme dans la société. Il s'agit là d'une réussite collective qui insuffle l'espoir d'un avenir meilleur pour les mères célibataires en situation de vulnérabilité.