Recruté en décembre 2008 par le SPP Intégration sociale, Koen Buysse travaille en tant qu’expert du vécu en matière de pauvreté et d’exclusion sociale au Selor (SPF BOSA, section HR Methods). Il y entreprend notamment des démarches visant à améliorer l’accessibilité pour les postulants. C’est ainsi qu’il intègre le point de vue des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale lors de l’établissement de questionnaires, de réunions relatives au bien-être au travail, etc.

     

    En quoi consiste ton travail ?

    Je travaille sur tout ce qui touche au groupe cible des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale. Voici quelques exemples concrets :

     

    Le point d’action 55 du Plan fédéral de lutte contre la pauvreté 2016-2019 a pour but de déterminer quels obstacles s’opposent aux citoyens du groupe cible lorsqu’ils souhaitent déposer leur candidature par l’intermédiaire du Selor. C’est en partie grâce à moi que cette action figure dans le plan. Nous avons rédigé un questionnaire, qui sera transmis aux différents acteurs en contact avec les personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale. En tant qu’expert du vécu, j’ai veillé à rendre ce questionnaire plus compréhensible pour le groupe cible, j’ai attiré l’attention sur le fait que certaines questions pouvaient susciter la confrontation et qu’il n’était pas toujours évident pour le groupe cible de se placer d’emblée dans le contexte des questions.
    Pour plus d'informations sur le questionnaire, vous pouvez envoyer un mail à Saskia Claes: saskia.claes@bosa.fgov.be. 

     

    Un groupe 'baromètre' se réunit régulièrement. Le baromètre entend améliorer le bien-être sur le lieu de travail pour les travailleurs du SPF BOSA. En tant qu’expert du vécu, je représente les personnes ayant un diplôme moins élevé lors des réunions et lors de l’enquête périodique évaluant le bien-être. Le but du baromètre est de formuler des propositions concrètes permettant d’améliorer le bien-être au travail. Par exemple, utiliser moins de concepts anglais de manière à ce que le message soit compris de tous.

     

    Je suis également à l’origine de la redéfinition de la pauvreté dans la utilisée par le Réseau des fonctionnaires fédéraux actifs dans le domaine de la pauvreté (voir brochure). J’y ai travaillé avec d’autres personnes, dont quelques collègues experts du vécu. La définition comprend désormais l’aspect du ressenti et la perception subjective de la pauvreté.

     

    En quoi le travail d’expert du vécu est-il important selon toi ?

     

    Les mesures actuelles sont souvent prises par des personnes qui ne savent pas ce que c’est de vivre dans la pauvreté et l’exclusion sociale. Le recours à notre expertise dans le processus décisionnel peut mener à des mesures mieux adaptées au groupe cible. Les experts du vécu peuvent également clarifier la manière dont les personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale vivent certaines choses. Cela peut aider à conscientiser les décideurs, qui seront alors plus à même de répondre aux besoins du groupe cible.

     

    En quoi ton expérience personnelle t’aide-t-elle dans ton travail ?

     

    Mon expérience me permet de détecter les signes de pauvreté dans les histoires des autres.  Bien que ces signes soient généralement cachés et qu’ils puissent s’exprimer de diverses manières, le noyau reste souvent le même. Aujourd’hui encore, je me heurte constamment aux conséquences de ma jeunesse marquée par la pauvreté. J’ai donc une empathie naturelle pour les personnes vivant dans la précarité.  

     

    Qu’aimerais-tu accomplir à l’avenir ?

     

    J’aimerais intensifier la collaboration entre les différentes organisations qui agissent contre la pauvreté. J’y œuvre déjà, mais ce projet en est encore au stade embryonnaire.

     

    Plus d'infos ? Consultez notre rubrique consacrée aux experts du vécu !

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