Début octobre, le SPP IS a eu l'opportunité de partager ses expériences du Housing First en Belgique lors d'une peer review organisée par le ministère irlandais de la Santé, à l'invitation de la Commission européenne. Cette rencontre a offert une plateforme pour discuter des éléments clés de l’approche Housing First en Irlande, axée sur le logement de longue durée et le soutien pour les personnes ayant des besoins complexes.

    Cette peer review a été organisée en réponse à la Déclaration de Lisbonne de 2021 et à la création de la Plateforme européenne contre le sans-abrisme, visant à stimuler un dialogue solide entre les États membres et à partager les connaissances. Avec une collègue de l'Observatoire wallon du sans-abrisme, le SPP IS a pu présenter la croissance et la diversité des projets Housing First en Belgique. La riche variété des projets, intégrés aux initiatives locales et complétés par des actions fédérales (avec un accent sur les jeunes et les femmes sans-abri, le projet d'affiliation sociale, une attention accrue à l’expertise de personnes ayant une expérience vécue, etc.), a été très appréciée par les autres participants. Notre chocolat belge "Housing First", distribué pour illustrer le thème du bien-être positif au sein des équipes, a été une agréable surprise et a inspiré les autres pays.

    Nous avons beaucoup appris des autres pays quant à l’évaluation et à la coordination de leurs projets Housing First. La Pologne, par exemple, nous a impressionnés par sa forte priorité accordée à la prévention et à la lutte contre les expulsions pendant l'hiver.

    Les discussions ont mis en avant le rôle crucial des équipes intégrées, bien que les défis de rassembler des cultures organisationnelles différentes et de transmettre les connaissances aux travailleurs sociaux aient aussi été soulignés. Un climat sûr, stable et de soutien pour les bénéficiaires requiert un personnel spécialement formé, capable de comprendre les besoins des personnes accompagnées tout en respectant leur vie privée et leur vulnérabilité. De bonnes conditions de travail et un salaire décent pour les travailleurs sociaux sont essentiels pour limiter le turnover et maintenir l’engagement. L'inclusion d’experts du vécu dans les équipes Housing First a également été reconnue comme une valeur ajoutée précieuse.

    Points d’attention

    le manque de financement stable et le manque de logements abordables constituent un obstacle majeur à une application plus large de Housing First. Malgré des différences dans le secteur du logement social, de nombreux pays sont confrontés à une pénurie de logements adaptés, en particulier de petites unités, ce qui complique l’accès rapide, même pour les cas les plus urgents.*La discussion a également mis en lumière les risques de financement par projet pour la durabilité et l’extension des projets Housing First. Des exemples ont été donnés de projets prometteurs ayant dû s'arrêter en raison de l’expiration d'un financement temporaire ou restant limités à une phase pilote sans possibilité d'extension nationale.

    Sam Tsemberis, pionnier du modèle Housing First dans les années 1990 à New York, nous a fait réfléchir avec deux perspectives stimulantes : « Nous pensons encore trop souvent à adapter le bénéficiaire au système, alors que le défi est de transformer le système pour inclure tout le monde. »

    Il a également ajouté : « Dans Housing First, on parle souvent de deux obligations : le paiement du loyer et un contact hebdomadaire avec l’accompagnement. Si la première obligation est logique pour le bénéficiaire, la responsabilité du second incombe au service de soutien. C’est à lui de se montrer créatif, accueillant et persévérant pour qu’un lien significatif s’établisse. En cas d’échec, ce n’est pas le bénéficiaire qu'il faut tenir pour responsable. »

    Des textes de fond, présentations et documents sont disponibles en anglais sur le site de la Commission européenne

     

    Event
    Sam Tsemberis, fondateur de Housing First à New-York, a été charmé par notre chocolat Housing First