Projet NextGenerationEU
Article
Contexte
Le mécanisme de reprise et de résilience fournit un soutien financier à grande échelle pour les réformes et les investissements des États membres, dans le but d'atténuer l'impact économique et social de la pandémie de coronavirus et de rendre les économies de l'UE plus durables, plus résilientes et mieux préparées aux défis posés par les transitions verte et numérique.
Grâce au Plan de relance européen (RRF), les autorités fédérales ont décidé de consacrer 30 millions d'euros au projet « e-inclusion for Belgium ». Il s'agit de l'un des nombreux projets du Plan de relance belge qui vise à réduire les inégalités numériques existantes et à assurer l'inclusion numérique des groupes vulnérables.
Quels défis numériques ?
Les travaux scientifiques démontrent que l'inclusion numérique peut être abordée sous différents angles. Les défis auxquels nous sommes actuellement confrontés sont les suivants :
- Tout d'abord, nous devons nous attaquer à ce que l'on appelle la première dimension de la fracture numérique : la réduction des inégalités d'accès aux technologies numériques et à internet.
Le Baromètre de l'Inclusion numérique (2020) de la VUB, de l'UCL et de la FRB démontre que 10 % (soit 650.000) des ménages belges ne disposent pas d’une connexion internet à domicile. Dans les ménages à faibles revenus, cette part s'élève à 29 %.
- Le deuxième défi auquel nous sommes confrontés est la deuxième dimension de la fracture numérique. Il ne suffit pas de disposer des technologies numériques et de l'internet pour être intégré numériquement. Un grand groupe de personnes peut également être moins apte à utiliser ces technologies numériques. Nous devons donc également réduire autant que possible les inégalités au niveau des compétences numériques.
Globalement, selon le Baromètre de l'Inclusion numérique, 40 % de la population belge est en situation de vulnérabilité quant à l'utilisation des technologies numériques : 32 % ont de faibles compétences et 8 % sont des non-utilisateurs d'internet. Plus le revenu et le niveau d'éducation sont faibles, moins on dispose de compétences numériques.
- Un troisième défi du projet consiste à tenir compte des inégalités dans l'utilisation des services numériques essentiels (nommées aussi la troisième dimension de la fracture numérique). Il s'agit de services nécessaires pour obtenir des droits sociaux ou des soins de santé, mais aussi d'autres services tels que les services bancaires en ligne et le commerce électronique. Le manque de compétences et la complexité des plateformes sont à l'origine des inégalités pour ces services.
Le projet « e-inclusion for Belgium »
Le projet « e-inclusion for Belgium » a commencé par la création d’un fonds fédéral d'incubation dont les ressources sont octroyées au financement et au développement d'initiatives durables d'inclusion numérique. Ces fonds sont mis annuellement à la disposition des organisations locales (CPAS, associations, ASBL, ONG, EPN, associations de jeunes ou de personnes âgées, partenaires sociaux, etc.) via des appels à projets. Par leuraction locale, ces organisations sont proches des groupes socialement vulnérables à risque d'exclusion numérique. Comme ces groupes sont de composition très diversifiée et qu'il n'est pas possible de mettre en œuvre une solution unique pour tous, ces organisations sont les mieux placées pour fournir une assistance.
Les projets sélectionnés doivent inclure des objectifs qui apportent des réponses pour améliorer l'inclusion numérique à moyen terme pour les deux dimensions suivantes de l'exclusion numérique :
- Éliminer les inégalités en matière de compétences numériques ;
- Éliminer les inégalités dans l'utilisation des services essentiels.
La troisième dimension de l'exclusion numérique (accès inégal aux technologies numériques) peut faire partie des projets soumis, mais ne doit pas en constituer le champ d'application principal.
Les réseaux, structures et/ou institutions de recherche existants seront utilisés pour diffuser et organiser les appels à projets afin d'appeler à la participation d'un groupe d'organisations le plus diversifié possible. Il est important de signaler que les projets sont axés sur les leviers et les freins de l’inclusion numérique (sociaux, économiques culturels) afin de la rendre durable. De cette manière, le projet s'inscrira également dans le plan de lutte contre la pauvreté en Belgique, qui occupera lui-même une place importante dans la lutte contre l'exclusion numérique.
Bénéficiaires
Le public cible du projet « e-inclusion for Belgium » est constitué de personnes qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité numérique en Belgique. Sur la base des domaines de compétence de la ministre Karine Lalieux, qui est responsable du SPP Intégration sociale, nous nous concentrons initialement sur les groupes suivants :
- Les personnes handicapées ;
- Les individus vivant dans la pauvreté ;
- Les personnes éloignées du marché du travail (NEETS).
Afin de n'exclure aucun des autres groupes vulnérables mentionnés dans le baromètre, nous nous concentrons également sur les personnes dont les compétences numériques doivent être améliorées en général (femmes, jeunes, personnes âgées, etc.).
Pour atteindre ces groupes cibles, nous nous concentrons sur les organisations (asbl, associations, ONG, villes et communes, partenaires sociaux, etc.) qui soutiennent les personnes numériquement vulnérables pour les inclure dans la société numérique.
Une attention particulière est accordée à l'inclusion numérique des femmes. Les projets peuvent donc également mettre en œuvre des actions inspirées de la stratégie européenne « Women in Digital », dont un plan belge a été approuvé. Les femmes sont en effet fortement sous-représentées dans le secteur numérique (TIC/STIM).